Voitures électriques : fin de l’euphorie en 2024 ? Possible.
Le ralentissement des ventes des voitures électriques en France, annoncé depuis un certain temps, commence à se manifester. Ce n’est pas catastrophique, mais cela confirme une tendance européenne qui invite à la réflexion.
Sommaire
La croissance de la voiture électrique en Europe s’essouffle
Les tendances de marché sont toujours plus parlantes sur le long terme, quel que soit le domaine. En automobile, l’arrivée de la voiture électrique en est une preuve criante. Propulsée sur le devant de la scène par les décideurs politiques européens puis soutenue par les Etats à grand renfort de subventions par paquets de millions d’euros, l’automobile “zéro émission” a connu une franche croissance ces dernières années. Même si, en partant de zéro, on arrive à beaucoup, les électriques ont encore progressé de presque 50 % en 2023 en France par rapport à 2022, avec quasiment 300 000 immatriculations. Une belle performance, alors que le marché global ne progressait, lui, “que” de 16 % (1,8 million de voitures vendues).
Un ralentissement en Europe
Mais comme de premiers éléments le suggèrent déjà hors de nos frontières, cette croissance exponentielle commence à s’essouffler. Il n’est pas interdit d’évoquer un sérieux ralentissement de la voiture électrique en Europe. En Allemagne, la fin des subventions pour l’achat d’une “zéro émission” accouche déjà de premiers résultats clairs : 1 voiture sur 10 vendue en janvier était électrique contre 1 sur 5 en janvier 2023, tandis qu’en février, le recul est de nouveau de 15 % et en mars de 29 % par rapport à mars 2023.
La situation en France
En France, au premier trimestre 2024, les électriques progressent nettement à première vue puisque près de 80 000 modèles ont déjà trouvé preneur, soit 23 % de plus que sur le premier trimestre 2023. Mais en regardant la part de marché, qui ne progresse que de 2,6 % par rapport à la même période l’an passé, on observe tout de même un net ralentissement. Surtout lorsque l’on place, en parallèle de ces résultats, la mise en œuvre du leasing social au début 2024. Grâce à de nouvelles subventions d’Etat, différentes du bonus à l’achat, de nombreux automobilistes ont pu franchir le pas vers la voiture “zéro émission” – avec des mensualités entre 40 et 150 €/mois – alors qu’ils ne l’auraient peut-être pas franchi. Qui sait, compte tenu des 50 000 dossiers validés par les pouvoirs publics en quelques semaines, quel aurait été le résultat des électriques au premier trimestre de cette année sans ce dispositif ? Pas sûr, en effet, qu’elle aurait progressé. Alors que dans le même temps, la part de marché des hybrides non-rechargeables a grimpé de 6 points…
Le futur de la voiture électrique
A l’évidence, la croissance à outrance des voitures à batteries a du plomb dans l’aile. Une fois convertis les précurseurs, restent à convaincre des millions d’automobilistes français et européens qui n’ont ni les moyens – leasing social ou pas –, ni les infrastructures – la recharge en copropriété reste un désert qu’il sera difficile de combler – ni même l’envie de s’offrir les services d’une électrique. Indépendamment des réelles qualités de cette énergie lorsqu’elle est utilisée à bon escient pour l’automobile. La voiture électrique peut-elle vraiment se passer de subventions et franchir les 20 % de part de marché ? L’année 2024 apportera son lot de réponses puisque le bonus CO2 s’avère moins élevé et moins facile à obtenir qu’avant.
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