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Test X-Peng G6, nouveau concurrent chinois de Tesla Model Y.


Le constructeur chinois X-Peng fait son entrée sur la scène automobile européenne avec de grandes ambitions pour son G6. Bien que ce SUV électrique possède de nombreux atouts, il n’est pas parfait et surtout n’est pas vendu à bas prix.

X-Peng : c’est qui ?


Si vous êtes capables de citer d’une seule traite l’ensemble des constructeurs chinois, vous êtes super fort. En effet, l’empire du Milieu compte d’innombrables labels dont il est difficile de tenir l’inventaire. Ce qui est certain c’est qu’un certains nombre d’entre eux ont décidé de s’implanter en Europe connaissant des fortunes diverses. Si pour MG tout roule, que BYD commence à s’y faire un nom et que Leapmotor, avec pour partenaire et distributeur Stellantis, devrait sans peine prochainement sortir de l’anonymat, pour Aiways et autres Seres, c’est plus compliqué. Qu’en sera-t-il pour X-Peng (il faut dire xiao-peng) originaire de Canton et qui n’existe que depuis dix ans seulement ? L’avenir le dira. Mais il est certains que ce jeunot dont la première voiture (le SUV G3) a été commercialisée en 2018 seulement, ne manque pas de culot et tente l’aventure chez nous avec le gros G9 et le G6 à l’essai.

Esprit Tesla es-tu là ?


On peut souvent reprocher aux voitures chinoises de « faire dans le fade » côté design. C’est tout l’inverse avec le G6. Entre des petits airs de Hyundai Kona devant et une poupe qui a fait un instant croire à un automobiliste croisé dans une station-service qu’il s’agissait d’un Porsche Macan le tout renforcé à coup d’éclairage spectaculaire à diodes et clignotants à défilement, ce chinois au profil de SUV coupé a, qu’on aime ou pas, de la gueule. Et aussi pas mal de similitudes avec l’épouvantail de la catégorie qu’est le Tesla Model Y à commencer par une conception en usine selon le principe du Giga Casting, un moulage sous pression permettant de réunir de nombreuses pièces du véhicule en un seul bloc, soit un gain de temps et d’argent d’un point de vue industriel mais qui soulève des questions en cas de réparation. Hasard sans doute aussi, le G6 calque, à quelques millimètres près, ses dimensions (4,75 de long sur 1,92 m de large et 2,89 m de d’empattement) sur celles de l’américain, ce dernier étant juste un peu moins haut (- 2,6 cm soit 1 ,65 m pour le chinois). Mais si les mauvaises langues verront aussi dans le dépouillement de l’habitacle une claire inspiration du best-seller américain, il serait injuste de considérer ce G6 comme son piètre un copier-coller…

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Un écran à tout faire et quelques astuces…


Une dalle tactile de grande taille et… c’est à peu près tout. Cet aménagement inauguré par Tesla sur ces modèles n’est plus une spécialité américaine, de nombreuses marques ayant décidé de suivre le mouvement (Volvo, Byd…) tout en s’autorisant quelques améliorations maison. C’est le cas de X-Peng pour son G6. Si l’écran central tactile (ici de quasiment 15 pouces) tient bien la vedette et probablement trop puisqu’il faut entre autres tâches passer par lui pour ajuster les rétroviseurs et, plus agaçant, la direction du flux des aérateurs, X-Peng a choisi de conserver des touches physiques fort pratiques. Ainsi, il est possible depuis la branche gauche du volant de régler facilement température à bord et débit de ventilation : malin. De l’autre côté, une touche personnalisable peut notamment servir à désactiver certaines aides horripilantes à la conduite tandis qu’un glissement du doigt du haut vers le bas sur l’écran central permet d’accéder aux fonctions vitales.

De l’espace à bord mais une finition perfectible


Hélas, si le dessin de la planche de bord habillée partiellement de tissu fait de prime abord bonne impression, ce chinois ne parvient pas à cacher des économies sur les matériaux. Passe encore pour le faux cuir (blanc ou noir, au choix) des sièges qui n’a rien à envier ou plutôt ne fait pas pire que celui d’une Tesla. Mais les plastiques présents en partie basse et leur assemblage discutable chatouillent les rétines. C’est d’autant plus dommage qu’entre rangements nombreux et banquette arrière très accueillante avec beaucoup d’espace pour les jambes, ce G6 possède, pour le reste, un bon sens de l’accueil. Sans trop négliger le coffre, souvent la tare des voitures chinoises, avec un volume annoncé ici généreux (571 l ?) même si le cache bagages avec enrouleur, en retrait des dossiers arrière (rabattables et réglables en inclinaison) laisse passer un jour.

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Bien équipé mais un GPS largué !


De générosité, il en est aussi question du côté de l’équipement. C’est simple, tout ce que l’on est en droit d’attendre en termes de sécurité (caméras, détecteur angle mort…) ou de confort (volant chauffant, wi-fi à bord, sièges électriques) y est présent, avec, pour seule option, une peinture métallisée (800 €) et un crochet d’attelage (tarif non communiqué), soit une méthode qui a longtemps réussi aux japonais. Mais beaucoup ne suffit pas bon, avec notamment un GPS aux abois qui passait sur notre modèle d’essai du français à un dialecte à la limite de l’incompréhensible.

Sur la route : plutôt fréquentable


Par ailleurs, ce G6 souffle le chaud et le froid du côté des prestations. Du strict point de vue du comportement routier, il témoigne de l’irrégularité des productions de l’empire du Milieu. Ici, dans le bon sens avec des prestations bien plus convaincantes que son grand frère G9 (voir encadré). En effet, en situation d’urgence et sous contrôle d’un antidérapage ESP qui agit dans le bon tempo, ce SUV ici en version propulsion de 280 ch aux performances toniques, ne réserve aucune mauvaise surprise et supporte sans ciller une conduite « généreuse » qui ne doit cependant pas faire oublier, sur route humide, qu’il dépasse les deux tonnes. Autre motif de satisfaction, ces qualités dynamiques ne sont pas obtenues au prix du sacrifice du confort, avec des suspensions bien plus conciliantes que celles d’un trop ferme Model Y même si les plus pointilleux regretteront des mouvements de caisse et le fait que les lourdes roues de 20 pouces ne se font pas assez discrètes sur un bitume urbain plissé. Mais tout n’est pas parfait pour autant avec une direction perfectible. En effet, quand bien même peut-on l’ajuster en jouant sur l’assistance via les modes de conduite, elle manque de consistance et, plus gênant, est caricaturalement lourde sur les grands axes, où les amateurs de conduite « semi-autonome » devront rester vigilants avec des aides loin d’être infaillibles.

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Autonomie convaincante à confirmer


Faute d’avoir pu le passer sur le circuit de Montlhéry pour nos traditionnelles mesures, ce premier contact avec la version grande autonomie nous a néanmoins semblé prometteur. Si bien sûr, comme ses congénères, ce SUV électrique peinera dans la vraie vie à réaliser son autonomie annoncée (570 km), il n’a pas manqué de souffle sur notre parcours d’essai varié. Et détail qui compte pour les amateurs d’électrique, sa grosse batterie de 87,5 kWh de capacité à chimie NMC (LFP sur le G6 de base 66 kWh) peut supporter de très fortes puissances de charge (jusqu’à 280 kW) grâce à une tension en 800V, une rareté encore sur le segment.

Des tarifs loin d’être canons


Beaucoup d’équipements, de bonnes performances aussi bien côté autonomie que côté chrono, des prestations certes perfectibles mais honnêtes, tout cela a un prix. Affiché à partir de 42 990 € en version de base et 46 990 € pour notre version Grande Autonomie d’essai, ce G6 est loin du stéréotype de la chinoise bon marché. Et beaucoup se poseront donc la question d’investir une telle somme en sachant qu’il y a des marques/produits qui ont pignon sur rue depuis longtemps et sont parfois moins chers à commencer par Tesla avec son Model Y équivalent Grande Autonomie (600 km de rayon d’action sous le cycle WLTP) et affiché à 42 990 €.