Taxes douanières contre les voitures chinoises déjà vendues en France pour contrer la concurrence.
Alors que le navire BYD débarque ses premières voitures sur nos terres, l’Europe envisage déjà un nouveau modèle de droits de douane pour les véhicules fabriqués en Chine et commercialisés chez nous.
La Commission européenne enquête sur les subventions chinoises aux constructeurs automobiles
Timing idéal ou hasard du calendrier, la Commission européenne annonce les premières conséquences de l’enquête sur les subventions supposées de la Chine en faveur des constructeurs automobiles nationaux. Celles-ci tombent aujourd’hui, seulement trois jours après que le tout premier navire de BYD, baptisé Explorer 1, ait atteint bon port à Bremerhaven en Allemagne. Cet immense cargo, capable de transporter plusieurs milliers de voitures du groupe d’un seul coup, a dû bifurquer par le Cap de bonne espérance pour éviter les pirates en mer rouge. Mais il est désormais en Europe, près à débarquer ces voitures chinoises désormais dans le viseur d’Ursula Van Der Leyen.
Soupçons de l’Europe et offensive des constructeurs chinois
L’Europe soupçonne en effet le gouvernement chinois de jouer un rôle majeur dans l’expansion de BYD, SAIC, Geely et autre groupe à l’international avec un avantage déloyal à la clé et antinomique aux règles du commerce. Si les conclusions de l’enquête ne seront pas connues avant le mois de novembre, la Commission prévient déjà qu’elle pourrait mettre en place des droits de douanes précoces… et surtout rétroactifs !
BYD vise le marché européen
Les constructeurs chinois, BYD en tête, sont avides de nouveaux horizons après avoir été cantonnés à leur marché domestique pendant plusieurs décennies. Si les USA semblent plus difficiles à atteindre pour cause de guerre commerciale entre les deux blocs, l’Europe est une cible idéale. D’ailleurs, le directeur général Europe de BYD, Michael Shu, ne s’en cache même pas : « la demande augmente, nos recherches Google ont dépassé Tesla… nous allons réaliser beaucoup de choses sur le marché européen ». Renault, Stellantis, VW Group ou encore BMW sont prévenus.
Des taxes rétroactives pour freiner les importations chinoises
La proposition de la Commission européenne serait de mettre en place des douanes à l’entrée de l’Union Européenne pour ces voitures assemblées en Chine dès cet été, en amont des conclusions de l’enquête. Pire : la Commission annonce le suivi et l’enregistrement des entrées automobiles chinoises dès demain sur le territoire européen. Ce qui veut dire que si l’enquête conclut à des subventions publiques anormales, les véhicules qui sont entrés depuis ce jeudi 7 mars pourraient être touchés rétroactivement par des droits de douanes. Ou plutôt, les filiales d’importation des marques qui les ont fait rentrer. L’addition pourrait être salée !
Des accusation de dumping que réfute catégoriquement BYD qui s’est exprimé sur le sujet : « notre succès n’est pas dû aux subventions, c’est parce que nous disposons d’une technologie unique , et notre efficacité de management est élevée.
C’est parce que nous avons investi dans cette technologie bien plus tôt et bien plus que nos concurrents. Ce n’est pas à cause de subventions », martèle Michael Shu. Les enquêteurs européens affirment pourtant déjà aujourd’hui avoir des preuves « suffisantes » pour taxes les importations chinoises plus durement.
Le rapport enjoint les « autorités douanières à prendre les mesures appropriées pour enregistrer les importations dans l’UE de véhicules neufs à batterie ». Mais la petite subtilité, c’est que les voitures ne sont pas les seules concernées ! Tout ce qui a une roue ou plus est susceptible d’être taxé : moto, vélo, tant qu’il y a un moteur électrique.
Conclusion
En conclusion, l’enquête de la Commission européenne sur les subventions chinoises aux constructeurs automobiles et les mesures potentielles telles que des droits de douanes rétroactifs suscitent une grande tension entre l’Europe et la Chine. Alors que BYD vise le marché européen, l’avenir de ses importations en Europe est incertain. Il reste à attendre les conclusions de l’enquête pour connaître les mesures concrètes qui seront prises pour réguler le commerce automobile entre les deux continents.