Rentabilité de la voiture électrique vs essence: jusqu’où ça va ?
Est-ce que l’électrique reste une option rentable malgré la récente augmentation du tarif réglementé du kWh en France à un peu plus de 22 centimes sur une installation standard ? Et combien de temps cela restera-t-il le cas ?
La parité des prix entre véhicules essence et électriques en attente
La parité des prix entre un véhicule essence et un électrique, nous n’y sommes pas encore. Mais plusieurs constructeurs automobiles ont déjà annoncé qu’ils atteindraient ce seuil fatidique dans les années à venir. Nous attendons notamment les prochaines citadines électriques Renault 5 et Volkswagen ID1/ID2, alors que Citroën a jeté un pavé dans la marre avec sa e-C3 peu ou proue aussi chère qu’un C3 Aircross.
Les avantages financiers de la voiture électrique
Mais à iso tarif, la voiture électrique conservera au moins un avantage : des frais variables moins élevés. Un entretien réduit (même si certains constructeurs ne se gênent pas pour imposer les révisions tous les 15 000 km comme une thermique !), et surtout un coût « carburant » au kilomètre inférieur au thermique… pour peu que vous rechargiez au maximum à votre domicile. Ce que font de toute manière les propriétaires d’électriques puisque 90 % environ des charges en France se font au domicile du propriétaire.
L’impact du coût de l’électricité
Nous l’avons souvent entendu au contact du grand public : l’augmentation du coût de l’électricité pose question à long terme. Si l’on écarte le coût d’achat, jusqu’à quand une voiture électrique sera-t-elle pertinente à l’usage d’un point de vue strictement budgétaire ? En tarif règlementé EDF « bleu », le kWh a récemment été revu à la hausse et atteint désormais 0,2276 €/kWh. En prenant l’option « heures creuses », vous pourrez toutefois bénéficier d’un prix avantageux de 0,1828 € sur une plage horaire de 8 heures. Il y a également une option encore plus radicale avec « Tempo », qui permet d’avoir un kWh encore moins cher en journée mais au prix d’un forfait annuel de jours où le coût de l’électricité explose en « jours rouges ».
Comparaison des coûts kilométriques
Pour avoir une idée très grossière du seuil à partir duquel l’électrique perdra son avantage en termes de coût « kilométrique », prenons un cas de figure assez courant et simple : une Renault Zoe chargée à domicile sur prise domestique de puissance standard, simplement dotée d’une protection et d’un disjoncteur différentiel. La règle veut que les charges lentes à faible puissance sur prise 10A ou 16A à la maison induisent des pertes pouvant être importantes, notamment sur notre Zoe. De l’ordre de 15 % en moyenne.
En prenant ce tarif de 0,2276 €/kWh et une consommation du véhicule de 20 kWh/100 km, nous obtenons un kilomètres à 5 centimes d’euros. Une thermique essence équivalente engloutissant 6 litres/100 km à 1,90 € le litre de sans-plomb reviendra à environ 12 centimes d’euros par kilomètres. De nombreux paramètres peuvent évidemment jouer dans cette équation (recharge en heures creuses, coût du sans-plomb fluctuant, consommation de la Zoe…). Mais toujours est-il qu’à l’heure actuelle, le budget « carburant » d’une électrique sur prise domestique est entre 2 à 3 fois inférieur à celui d’une thermique. Il faudrait donc un kWh à 0,53 € pour que l’électrique devienne aussi cher que le thermique : c’est justement le montant facturé sur les bornes rapides ! D’où notre rappel sur la nécessité de charger le plus souvent à domicile.
En clair, tant que le rapport entre le litre de carburant et le coût du kWh ne passe pas en dessous de 4, l’électrique reste avantageux dans notre cas de figure.
Comparez les vraies autonomies des meilleures voitures électriques d’après notre cycle de mesures normalisé. Capacité de batterie, consommation, autonomie, on vous dit tout !