L’hybride et le thermique pour booster les ventes : focus sur Peugeot 3008, Jeep Avenger, Fiat 600.
Les marques ne pourraient pas atteindre les volumes habituels escomptés pour ces segments si les modèles étaient uniquement électriques. C’est pourquoi les versions hybrides ou thermiques ont encore leur importance.
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La transition des modèles « phares » vers l’électrique : un défi pour les constructeurs
Il est évident que la transition des modèles « phares » vers l’électrique est un véritable défi pour les constructeurs automobiles, tel que le cas du Peugeot 3008 le démontre. En effet, comment passer d’un modèle à essence qui représente les meilleures ventes du catalogue à un modèle électrique, alors que la majorité des Européens ne sont pas encore attirés par cette technologie ? Actuellement, la part de marché des véhicules électriques ne dépasse pas les 15% dans les pays européens les plus riches. De plus, il existe d’autres pays au sein de l’UE qui dépendent encore des véhicules thermiques ou hybrides en raison d’un pouvoir d’achat limité. Pour pallier à une baisse des ventes, les constructeurs n’ont donc pas d’autre choix que d’associer le nouveau modèle électrique à une offre thermique ou électrifiée plus abordable. C’est pourquoi des marques telles que Fiat, Peugeot et Jeep, qui font toutes partie du groupe Stellantis, ont opté pour cette stratégie.
Le 3008 : une transition risquée vers l’électrique
Prenons l’exemple de Peugeot. Cette marque est fortement dépendante du marché européen et le 3008 représente une part importante de ses immatriculations. En effet, il y a peu de temps, 65% des ventes du 3008 étaient réalisées en Europe. Les autres marchés de ce SUV compact sont le Japon, la Turquie, Israël et l’Egypte. Or, ces pays ne sont pas connus pour leur engouement envers les véhicules électriques, notamment le Japon où la part des « EV » est l’une des plus faibles au monde. Au meilleur de sa carrière, le 3008 se vendait à plus de 200 000 unités par an en Europe. Il est donc difficile d’imaginer pour l’instant comment Peugeot pourrait atteindre ce chiffre avec le e-3008 électrique.
On comprend alors rapidement que lancer une version électrique uniquement du 3008 aurait été un risque énorme pour Peugeot. Bien que les marges puissent être plus importantes sur les modèles électriques grâce à un équipement souvent supérieur, la baisse significative des volumes de vente aurait été difficile à compenser. Cette stratégie « multiénergie » est d’ailleurs appliquée plus généralement au sein du groupe Stellantis. Par exemple, le Peugeot 3008, la Fiat 600 et la Jeep Avenger ont toutes été mises en avant dans leur version électrique, mais elles existent également en version thermique ou hybride. C’est le cas de la Fiat 600 hybride qui est même proposée à un prix inférieur de 11 000 € par rapport à la version électrique, hors bonus.
De l’Avenger au Porsche Macan : des modèles populaires à la conversion électrique
Contrairement à Stellantis, Renault a fait le choix de ne lancer son nouveau Scénic qu’en version électrique. Cependant, la situation est similaire à celle de Peugeot ; seuls les noms changent ! En effet, le Scénic est accompagné sur le segment C par l’inévitable Austral, disponible en version thermique et hybride. On peut également ajouter l’Arkana et le futur Symbioz. En d’autres termes, en 2024, il est hors de question de proposer uniquement des modèles électriques sur le marché des SUV compacts. Seul Tesla parvient à réaliser d’importants volumes de ventes avec son Model Y.
Initialement, Porsche prévoyait de vendre son Macan électrique en parallèle avec la version essence. Cependant, les nouvelles normes de sécurité européennes auront raison du Macan de première génération, qui prendra sa retraite cet été. Nous assisterons alors au premier exemple d’un best-seller qui se convertit entièrement à l’électrique. Les années 2024 et surtout 2025 seront donc cruciales pour Porsche, dont les ventes seront scrutées de près.