La voiture électrique sera-t-elle remplacée par l’hydrogène ?
Certains fabricants automobiles investissent dans l’utilisation de l’hydrogène en parallèle avec l’électrique, peut-être avec l’espoir que ce carburant soit un jour largement utilisé. Ce concept ne se limite pas seulement à l’industrie automobile, et il est possible que ce secteur soit le dernier à être directement affecté.
Les marques japonaises se méfient du tout électrique
Qui a dit que ce bon vieux moteur à combustion était mort ? Certainement pas les marques japonaises qui sont à peu près toutes d’accord sur un point : le tout électrique est risqué, que ce soit sur le plan économique comme industriel avec des réserves de matières premières loin d’être infinies. Cette particularité des Japonais s’explique par leur culture : souvent sujets aux coupures de courant et sur une île dont on connaît le passif avec les centrales de production électrique, les Nippons ont rapidement décidé qu’il fallait se diversifier. Et cela passe notamment par l’hydrogène qui, pour l’heure, est loin d’être propre au Japon.
L’Australie, principal fournisseur d’hydrogène du Japon
L’Australie est en effet le principal fournisseur d’hydrogène du Japon. Un hydrogène produit à partir de lignite. On est donc loin d’un beau bilan carbone ! Le Japon a par ailleurs mis en service le premier tanker au monde en liaison directe pour transporter de l’hydrogène liquide, le Suiso Frontier. Le Japon ne rigole donc pas avec cette énergie qui pose pourtant de nombreux problèmes : sa production reste polluante (90 % environ d’hydrogène gris dans le monde, issu du gaz), son stockage problématique et son utilisation complexe et coûteuse. Mais certains grands constructeurs n’en démordent pas. Honda va même plus loin.
La batterie, une solution temporaire ?
Le gouvernement japonais avait décidé dès 2017 que l’hydrogène serait un pan essentiel de ses réserves d’énergie. Il n’est donc pas très étonnant de voir certains constructeurs accentuer les efforts en la matière. Toyota avec la Mirai, Honda avec la Clarity et d’autres projets « voisins » géographiquement comme ceux de Hyundai. Chez Honda, l’hydrogène est d’ailleurs si important qu’il y voit un avenir lointain. Le patron de l’électrification chez Honda a expliqué à Autocar que « l’ère des batteries arrive en premier » et que la « prochaine phase seront les piles à combustible ». Mais là encore, les avis divergent sur l’utilisation de l’hydrogène. Une pile à combustible coûte encore très cher à produire puisqu’elle comporte de multiples plaques bipolaires en carbone qui requièrent de la main d’oeuvre spécialisée et onéreuse. Ajoutez à cela des métaux comme le platine encore très présents dans ces piles qui transforment l’hydrogène en électricité.
De l’hydrogène dans un moteur, plutôt qu’une pile
Pour utiliser l’hydrogène, d’autres, comme Volvo, misent plutôt sur un moteur à combustion classique qui brûlerait le « H2 » dans les chambres de combustion à la place de l’essence. C’est le cas de Volvo Trucks, qui vient d’annoncer miser à la fois sur les camions à batterie mais aussi sur des tracteurs à moteur thermique et à hydrogène. La branche camions de Volvo a d’ailleurs recruté plusieurs doctorants travaillant sur des thèses dont le thème est l’hydrogène. Pour le transport lourd, les batteries semblent bien utopiques au regard du nombre de camions, avions ou bateaux en circulation et du temps de recharge nécessaire, en plus du coût exorbitant des infrastructures de recharge. L’hydrogène est donc un allié potentiel, surtout que l’on commence à découvrir des réserves importantes d’hydrogène dans le sol à utiliser presque directement.
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