Véhicules utilitaires électriques : succès de vente ?
La transition vers le tout électrique concerne à la fois les voitures particulières et les véhicules utilitaires. Alors que les constructeurs investissent beaucoup dans les voitures électriques, les véhicules utilitaires ont rapidement développé une gamme complète de modèles électriques grâce à leur rationalité.
Le marché du VUL encore à la traîne ?
Chez Stellantis, par exemple, les utilitaires électriques se comptent par dizaine grâce aux différentes marques du groupe que sont Peugeot, Citroën, Opel et Fiat, tandis que Toyota, Renault ou encore Mercedes proposent également des alternatives intéressantes. Mais même si l’offre est pléthorique, est-ce que ces modèles se vendent ?
Les chiffres du marché du VUL électrique
De prime abord, les chiffres peuvent évidemment paraître impressionnants dans le sens où le marché partait de très loin il y a encore deux ans de ça. Entre 2022 et 2023, la croissance enregistrée a été de 80 % en France. Selon le cabinet d’études AAA Data, durant cette période, le nombre de véhicules utilitaires vendus est passé de 16 568 à 29 873. Pourtant, face aux 379 000 véhicules utilitaires légers neufs vendus en France durant cette période, cela ne représente que 8 % du volume. En comparaison, sur le marché du VP, 15 % des voitures neuves vendues en France sont électriques désormais.
Les leaders du marché du VUL électrique
Stellantis est, sans surprise, le leader incontesté du segment avec 45 % du marché du VUL électrique en France. L’an dernier, le groupe a écoulé 13 439 utilitaires électriques, soit une croissance de plus de 70 %. Mais attention, dans ce chiffrage, Stellantis prend en compte aussi les VP transformation VU, c’est-à-dire qu’une Peugeot e-208 Entreprise est aussi comptabilisée. Celle-ci occupe d’ailleurs la première place des ventes, juste devant les fourgonnettes Citroën ë-Berlingo et les Peugeot E-Partner et E-Expert.
Renault occupe la seconde place avec 7 761 VUL électriques neufs immatriculés en 2023, soit une progression de 57 % par rapport à 2022. C’est l’indétrônable Kangoo E-Tech (4 953 immatriculations) qui occupe la première place, suivi par le Master E-Tech (696 immatriculations). Rappelons d’ailleurs que Renault lance cette année la quatrième génération de son Master, en électrique notamment, avec une autonomie annoncée à plus de 400 km et des fonctionnalités qui pourraient bien faire de l’ombre aux modèles de chez Stellantis, un peu plus anciens dans leur conception.
Les motivations à passer à l’électrique
Entre subventions et interdictions de circuler, les motivations sont nombreuses. Sans pour autant connaître la croissance du marché du VP électrique, celle du VUL électrique n’est pas en reste et devrait logiquement s’accélérer avec la multiplication des modèles au sein des catalogues des constructeurs.
Les ZFE devraient d’ailleurs permettre d’accélérer cette croissance, car les utilitaires étant principalement diesel et, par conséquent, Crit’Air 2, ils seront bientôt interdits dans certains centres-villes, à commencer par Paris, même si le calendrier a été quelque peu chambouler ces derniers mois, avec des retards en pagaille dus à certaines pressions politiques.
Le maintien du bonus à 3 000 euros est aussi un facteur qui devrait motiver certaines entreprises à franchir le pas, d’autant plus que l’obstacle de l’autonomie se dissipe peu à peu, avec des véhicules capables de faire plus de 400 km avec une seule charge sans trop de problèmes et un réseau de recharge qui se densifie.