Renault mise sur la conduite autonome pour les transports collectifs !
Est-ce vraiment la conduite autonome qui est la priorité du moment ? Selon Renault, ce n’est pas forcément le cas, du moins pour les niveaux 3 et 4, qui sont les niveaux les plus avancés où il sera possible de ne plus avoir besoin de toucher le volant.
Renault se concentre sur le développement des niveaux 3 et 4 de conduite autonome
Le directeur de la technologie de Renault, Gilles Le Borgne, a confirmé lors d’un entretien avec Automotive News Europe que l’entreprise se concentrera désormais sur le développement de la conduite autonome de niveau 3 et 4. Cette décision fait suite à la satisfaction de 90% des attentes des clients avec le niveau 2 plus.
Dans le cadre de cette nouvelle orientation, Renault collaborera avec la start-up chinoise WeRide pour développer des minibus électriques autonomes. Le système de conduite autonome de WeRide sera intégré à la plateforme du nouveau Renault Master, qui sera disponible en version électrique.
La technologie de WeRide est actuellement testée sur des « navettes » en Chine, dont deux exemplaires sont en circulation lors du tournoi de tennis de Roland Garros. Les premiers véhicules définitifs devraient être commercialisés à la fin de la décennie.
Renault choisit WeRide grâce à son partenariat
La principale raison du choix de Renault pour collaborer avec WeRide est simple : le constructeur français est l’un des principaux actionnaires de la start-up depuis 2021. WeRide dispose déjà d’une flotte d’environ 700 véhicules, dont 300 minibus, et a obtenu des autorisations pour tester ses navettes autonomes aux Émirats arabes unis, aux États-Unis et à Singapour.
Le développement de la conduite autonome semble toutefois rencontrer des obstacles. La plupart des constructeurs automobiles ont réorienté leurs investissements vers la recherche et le développement de la voiture électrique, laissant de côté la voiture autonome en tant que telle. Seules les normes GSR2 qui entreront en vigueur en juillet prochain en Europe obligent les constructeurs à équiper leurs véhicules de technologies assurant la sécurité des occupants et des autres usagers.
Les défis des infrastructures et de la réglementation
Le déploiement réussi de véhicules autonomes nécessite une connectivité avec l’infrastructure existante, tels que les feux tricolores ou les véhicules devant eux. Cependant, cette connectivité n’est pas encore généralisée, même si certaines voitures haut de gamme offrent déjà la fonction C2X.
Les réglementations en vigueur, en particulier en Europe, sont également un obstacle au développement de la conduite autonome. Les processus réglementaires sont lents à évoluer et peuvent même régresser en cas d’incident, comme cela s’est passé récemment avec les voitures autonomes de Waymo en Californie.
En se concentrant sur les minibus autonomes, Renault privilégie le transport collectif, qui est soutenu par le législateur dans le contexte de réduction des émissions de CO2. De plus, les minibus évoluent sur des parcours sécurisés, sans autres véhicules sur la route, ce qui pourrait encourager les autorités à assouplir les règles concernant les véhicules autonomes. Cependant, il faudra encore plusieurs années, voire des décennies, pour que la technologie prouve pleinement sa fiabilité.