Le déficit d’électriques grand public chez les marques allemandes révélé dans un graphique
Les constructeurs allemands sont inquiets quant à la suppression du bonus des voitures électriques à partir de 2024, car ils ne disposent actuellement d’aucun modèle suffisamment accessible au grand public pour atteindre les volumes souhaités.
Objectif ambitieux pour l’Allemagne
L’Allemagne vise à avoir 15 millions de voitures électriques sur les routes d’ici 2030. Mercedes a également pour objectif de devenir une marque entièrement électrique d’ici 2030, tandis qu’Audi vise 2033. Cependant, malgré ces plans ambitieux, le contexte international ainsi que le marché automobile allemand et européen ne semblent pas en faveur des trois grands groupes. De plus, l’arrêt soudain des bonus pour l’achat de véhicules électriques constitue un frein supplémentaire. Alors, l’Allemagne pourra-t-elle réaliser son rêve d’avoir un tiers de son parc automobile composé de modèles électriques ? Actuellement, seulement un million de voitures électriques sont immatriculées outre-Rhin, pour un total de 49 millions de véhicules légers.
Le problème des modèles haut de gamme
Étant donné que l’industrie allemande est largement axée vers le segment premium, il est logique de ne pas trouver beaucoup de modèles compacts et accessibles dans les gammes de BMW, Mercedes ou Audi. Cependant, jusqu’à présent, ces marques ont peut-être exagéré cette tendance. Leurs gammes actuelles sont principalement composées de modèles chers et haut de gamme, ce qui limite leur accessibilité à un public restreint. Cela va à l’encontre de l’objectif d’avoir 15 millions de voitures électriques sur les routes et de convertir l’ensemble du catalogue en véhicules électriques tout en conservant les volumes actuels. Cette équation semble insoluble, tant pour le gouvernement que pour les constructeurs.
Le manque d’électriques dans les segments clés
Un tableau présentant les segments des différentes marques met en évidence le manque de modèles électriques dans les premiers segments. Dans le segment A, il n’est pas surprenant de constater qu’il y a peu de voitures électriques, car les constructeurs allemands n’y étaient pas présents, à l’exception de la e-Up! qui est proche de la fin de sa vie. Le segment B sera un peu plus rempli à partir de 2025 avec la gamme ID.2 de Volkswagen.
La situation devient plus inquiétante dans le segment des berlines de classe C. Ni Audi, ni BMW, ni Mercedes ne semblent pressés de lancer des versions électriques de l’A3, de la Série 1 ou de la Classe A. Mercedes est peut-être la seule marque à essayer timidement avec la nouvelle CLA, qui sera dévoilée l’année prochaine. Cependant, les prix seront encore trop élevés pour atteindre les volumes de vente espérés à moyen terme. La stratégie axée sur le haut de gamme atteindra-t-elle ses limites ? Si la rentabilité est au rendez-vous, comment les constructeurs justifieront-ils une baisse des volumes de ventes chaque année dans un marché où les chiffres de ventes d’avant la pandémie semblent encore lointains ? La transition vers le tout électrique avec les volumes de ventes d’avant Covid semble pour l’instant illusoire.
Conclusion
Malgré les objectifs ambitieux de l’Allemagne et des constructeurs automobiles, la réalisation d’un parc automobile majoritairement composé de voitures électriques semble être un défi majeur. Les modèles haut de gamme et le manque de modèles électriques dans les segments clés sont des obstacles importants à surmonter. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour que l’électrification du marché automobile allemand devienne une réalité.