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La bataille des voitures électriques : des chiffres inquiétants


Le rapport annuel du cabinet Deloitte met en évidence une importante tendance sur le marché de l’automobile : le ralentissement de l’adoption des véhicules électriques, voire même un retour aux moteurs thermiques.




Le marché de l’automobile : tendances et comportements d’achat

Le marché de l’automobile : tendances et comportements d’achat

La progression lente de l’électrique en France

Chaque année, le cabinet de conseil Deloitte mène une grande enquête sur les tendances dans le marché de l’automobile. Et notamment le comportement face à l’achat d’une voiture. Déjà 14 ans que ce « Global Automotive Consumer Study » existe, et l’on voit qu’au fil des ans, c’est la mobilité électrique qui est apparue au centre des préoccupations.

Ainsi, si le rapport de 2021 avait mis le focus sur les achats en ligne, celui de 2022 parlait de l’intérêt grandissant pour l’électrique malgré des inquiétudes sur le prix, l’autonomie et le temps de charge. Puis 2023 mettait en lumière la volonté de passer à l’électrique notamment pour réduire les coûts d’utilisation des véhicules. Quid alors du nouveau rapport Deloitte publié en ce début 2024 ? On voit que le véhicule zéro émission (à l’échappement) est toujours au coeur du sujet. Mais que la tendance d’achat ne s’accélère pas franchement…

Un plateau pour l’électrique, le thermique résiste

D’après le rapport*, ce sont en effet seulement 9 % des Français qui envisageraient le véhicule électrique comme prochain achat. Alors certes, c’est plus que les 7 % de l’an dernier, mais la progression reste faible. Ce qui représente le risque de ne pas atteindre les objectifs fixés par la France et les professionnels du secteur : 15 à 20 % de véhicules électriques, ou entre 6 à 8 millions, sur les routes à horizon 2030. En France, on estime qu’il y en a actuellement un million. Selon l’expert Guillaume Crunelle, spécialisé sur le marché automobile au cabinet Deloitte, la transition vers l’électrique se fait au rythme le plus lent envisagé. Tandis que de l’autre côté, le thermique ne perd pas de terrain, avec 40 % des consommateurs qui continuent à envisager un prochain achat essence ou diesel. Autant que l’an dernier. Quant à l’hybride, il est envisagé par 19 % des interrogés.

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Tendance mondiale

Des chiffres d’autant plus intéressants qu’ils ne relèvent pas d’une exception française. Au contraire, c’est plutôt une tendance mondiale, qui est même plus marquée sur certains marchés comme l’Allemagne ou encore les États-Unis, où le regain pour le thermique semble se confirmer : ce sont respectivement 49 % (+4%) et 67 % (+9%) des consommateurs qui y envisagent le thermique comme prochain achat. À noter d’ailleurs que l’étude a été faite avant que l’Allemagne ne stoppe subitement ses aides à l’achat. Ce qui ne fera sans doute que renforcer ces chiffres cette année. En Chine en revanche, la dégringolade du thermique au profit de l’électrique continue dans les intentions d’achat : 33 % pour le thermique contre 45 % en 2023.

Pourquoi ce plateau ?

Si l’année dernière en France les voitures électriques ont représenté 16,8 % des véhicules vendus, en hausse de trois points par rapport à 2022, pour Deloitte, on a peut être atteint un plateau, et la croissance de l’électrique dans les prochaines ne devrait pas être aussi rapide qu’attendu. En dépit des aides gouvernementales mises en place sur un certain nombre de marchés pour passer à l’électrique, et même des prix qui ont tendance à baisser alors que la concurrence entre les constructeurs fait rage (notamment la politique agressive de Tesla qui tirent les prix de tout le monde vers le bas), ce sont finalement toujours les mêmes arguments qui semblent revenir concernant l’automobile électrique.

Ainsi le critère d’autonomie reste très important : dans la majorité des pays interrogés, les consommateurs souhaitent 400 km d’autonomie ou plus. En Allemagne, c’est même 600 km ou plus qui l’emporte. Pour ce qui est du temps de recharge attendu pour remplir sa batterie de 0 à 80 %, c’est la tranche ‘entre 21 et 40 minutes’ qui l’emporte’. Plus d’autonomie donc, moins de temps de recharge, et puis le prix ! C’est ce dernier qui reste le premier frein au passage à l’électrique. Et ils seraient 62 % des Français interrogés à ne pas vouloir dépasser 30 000 € pour l’achat de leur véhicule électrique. Contre 56 % l’année dernière. L’inflation est passée par là.

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*Enquête réalisée entre le 12 et le 16 octobre 2023 auprès de 27 000 personnes dans 26 pays, dont 1000 en France