Attention, achetez rapidement certains modèles hybrides rechargeables.
Si vous prévoyez d’acheter un véhicule hybride rechargeable, vous devez être prudent. En effet, cette technologie sera bientôt confrontée à deux problèmes. Tout d’abord, en France, le malus en fonction du poids et ensuite, au niveau européen, une révision du cycle d’homologation, qui augmenteront le prix de certains modèles. Voici les explications.
Vers la fin des avantages fiscaux pour les véhicules hybrides rechargeables en France
Si vous avez la possibilité de vous brancher facilement, l’achat d’un véhicule hybride rechargeable n’est pas forcément une mauvaise idée. Pour ceux qui sont encore réfractaires au 100 % électrique, cette technologie permet de rouler en zéro émission au quotidien, puis de partir en vacances sereinement grâce à l’apport du moteur thermique. Pour l’instant, elle permet aussi le plus souvent d’échapper aux malus, qu’ils soient basés sur le C02 ou sur le poids. Même des modèles aussi délirants par leur masse que par leur puissance, comme le grand SUV BMW XM, parviennent ainsi à éviter ces taxes. Mais cette situation ne va pas durer. Deux modifications réglementaires vont renchérir les prix de certains de ces véhicules.
Un malus au poids qui peut faire mal
La première de ces évolutions législatives est uniquement française. Dès le 1er janvier 2025, les hybrides rechargeables (PHEV) cesseront d’être exemptés de la taxe sur la masse en ordre de marche, aussi appelée malus au poids ou malus masse. Une sacrée menace pour ces modèles dont la grosse batterie et la double motorisation sont généralement synonymes d’embonpoint. Quelques aménagements sont cependant prévus pour éviter de trop pénaliser cette technologie toujours parée de certaines vertus environnementales. Publié au Journal Officiel le 29 décembre 2023, le texte de loi prévoit que les modèles dotés d’une autonomie électrique en ville supérieure à 50 kilomètres profitent d’un abattement de 200 kilogrammes sur leur masse, dans la limite de 15 % de cette même masse.
C’est 100 kg de plus que pour les hybrides non rechargeables (HEV) ou micro-hybride (MHEV). Mais ça reste bien souvent insuffisant pour éviter un malus qui démarre dès 1 600 kg depuis cette année. En admettant que le barème actuel demeure inchangé, un Peugeot 3008 hybride rechargeable 195 ch, donné pour 1 980 kg en ordre de marche, écoperait ainsi de 1 810 € de taxe sur la masse en ordre de marche. De quoi augmenter encore l’écart de prix avec le simple 1.2 Hybrid de 136 ch, qui échappe à ce malus grâce à son hybridation légère et à son poids de 1 648 kg. Mais ce n’est rien à côté de ce qui attend les modèles les plus imposants. Pour un Mercedes-AMG GLE 53 hybride 4Matic+, par exemple, qui annonce 2 800 kg en ordre de marche, la douloureuse pourrait s’élever à 29 030 € !
Peut-on avoir un malus écologique ou au poids à payer en achetant une voiture d’occasion ?
Gare aux délais de livraison
Si vous envisagez réellement d’acheter un modèle hybride rechargeable, mieux vaut donc envisager de vous rendre chez le concessionnaire assez vite. Il ne suffira pas de passer commande avant le 1er janvier 2025. Il faudra aussi avoir effectué votre demande de carte grise avant cette date pour échapper au malus au poids. Contrairement à ce qui est généralement prévu pour le bonus écologique, aucun sursis n’est en effet laissé aux acheteurs en cas de retard. La seule alternative dans ce cas sera de négocier directement avec votre vendeur pour une prise en charge de cette taxe, surtout si la date de livraison qu’il vous avait annoncée n’a pas été respectée. Mais pour certains modèles, très demandés ou assemblés loin d’Europe, les carottes sont déjà cuites. Compte tenu du temps nécessaire avant de pouvoir prendre possession du véhicule, seul l’achat d’un exemplaire en stock permettra d’échapper au malus au poids.
Un cycle d’homologation qui se durcit
L’autre modification attendue s’applique, elle, à l’échelle européenne et aura moins d’impact à court terme. Elle consiste en une révision du cycle d’homologation, que Autozen a maintes fois critiqué comme trop favorable à cette technologie. Il privilégie en effet pour l’instant très largement l’utilisation en mode 100 % électrique. Mais l’Union Européenne, qui peut désormais surveiller les consommations des véhicules récents grâce à un « mouchard » intégré, s’est aperçue que la réalité était souvent bien différente. Elle a relevé un appétit moyen plus de trois fois supérieur aux valeurs données par le cycle WLTP. La faute, notamment, aux avantages fiscaux accordés aux entreprises, qui ont conduit beaucoup de professionnels à se voir équipés d’hybrides rechargeables… sans forcément pouvoir les brancher aisément.
Pour tenter de corriger le tir, l’Europe a prévu de revoir progressivement le « facteur d’utilité », qui détermine la durée pendant laquelle le véhicule serait supposément utilisé en électrique dans les calcul du cycle d’homologation. La première phase de ce durcissement est prévue dès le 1er janvier 2025 pour les modèles nouvellement homologués, et un an plus tard pour le reste du marché. Pour les voitures déjà disponibles à la vente, ce changement n’aura donc pas d’impact avant le 1er janvier 2026. Mais il risque de jouer un rôle majeur dans les prochaines années, d’autant qu’un nouveau tour de vis est prévu à partir de 2027.