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1 200 km en hybride rechargeable : Mercedes a-t-il trouvé LA solution miracle ?


Nous avons testé la parade proposée par Mercedes qui permet aux hybrides rechargeables de rouler au quotidien comme avec une voiture électrique, tout en étant moins contraignantes lors des longs trajets. Le gros point faible de ces véhicules reste cependant leur consommation de carburant, notamment lorsque la batterie est vide sur autoroute.

L’hybride rechargeable : une solution de plus en plus performante

A la base, la raison d’être de l’hybride rechargeable est simple : circuler en tout électrique en ville, sans avoir peur de la panne de courant sur long trajet grâce à un moteur thermique. Si les premières versions des véhicules dotés de cette technologie ne pouvaient guère parcourir plus de 30 km à la seule force du courant, il n’est désormais plus rare de trouver des batteries d’une capacité conséquente (de 20 kWh et plus) dans les PHEV.

Plusieurs marques du groupe Volkswagen ont ainsi emboité le pas à Mercedes, l’un des pionniers dans le domaine. Et loin de se reposer sur ses lauriers, la marque à l’étoile va plus loin en proposant depuis peu, sur certains de ses modèles comme la Classe E, une charge rapide allant jusqu’à 55 kW.

Un test grandeur nature

Il n’en fallait donc pas plus pour piquer notre curiosité et emprunter une Classe E 300 e break (4-cylindres turbo essence de 204 ch + moteur électrique) équipée de cette option charge puissante (600 €), pour recharger sa grande batterie d’une capacité de 19,5 kWh utile. Le projet ? Un trajet de 1 200 km entre Paris et Grenoble (aller-retour), en jouant bien sûr le jeu de la recharge.

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Le protocole est le suivant : partir de Paris batterie pleine, puis profiter de la pause de mi-trajet pour brancher la voiture sur une borne rapide. Mais pas question de la laisser plus longtemps que le temps nécessaire à une pause pipi et la dégustation d’un sandwich avalé en quatrième vitesse. En clair, on ne s’arrête pas plus que si l’on roulait avec une voiture purement thermique.

Des résultats surprenants

La recharge à l’aller fut normale, en raison d’une puissance qui n’a pas dépassée 21 kW malgré le mode « charge rapide » préalablement enclenché sur l’écran (7,3 kW récupérés en 21 min). La pause sur le trajet retour nous a en revanche gratifié d’un beau pic à 52 kW de puissance, du jamais vu pour une hybride rechargeable. Résultat, nous sommes passés de 25 à 77 % de batterie en seulement 13 min de charge (11,5 kW repris) ! De quoi permettre à la voiture de gérer l’utilisation de sa batterie tout au long du trajet et ainsi d’optimiser au mieux les consommations. Sur l’entièreté du périple, l’ordinateur de bord s’est ainsi stabilisé à 6,5 l/100 km.

Un mode d’emploi pour une consommation record

Pour être dans les meilleures conditions possibles, il faut bien évidemment suivre un mode d’emploi assez rigoureux. Déjà, sachez que la Classe E hybride rechargeable démarre par défaut en mode électrique si l’état de sa batterie le permet, mode qu’elle conservera même en s’aventurant sur voie rapide. Il convient donc de la passer en mode hybride pour en tirer le meilleur et éviter qu’elle ne consomme toute sa batterie d’un coup.

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Mais il y a une autre chose importante à ne pas oublier pour que cela fonctionne. Il faut aussi utiliser le GPS de la voiture. En le laissant analyser le trajet, il est en effet capable de savoir où sont les zones urbaines, ce qui a deux avantages : d’une part optimiser la gestion de l’énergie sur tout le parcours pour garder de la batterie lors de la traversée d’une ville, mais aussi passer automatiquement en électrique aux abords de celle-ci !

Avec pas loin de 20 kWh de capacité, la batterie est aussi capable de seconder le thermique en permanence sur l’autoroute, en l’épaulant juste quand il le faut : par exemple lors des accélérations, pour maintenir la roue libre, lors des montées etc. Elle se recharge bien évidemment en descente et lors des décélérations, mais aussi en mode Sport, où le bloc thermique utilise une partie de sa puissance en servant de générateur afin de requinquer la batterie. Mais pour regagner de l’autonomie de façon importante, il faut bien sûr brancher la voiture et ne pas hésiter à activer le mode Charge Rapide via le menu de gestion de l’énergie, sur l’écran tactile.

Tout cet arsenal technologique a donné les résultats suivants :

  • 1200 km au total (env. 10 % ville, 10 % route et 80 % autoroute au régulateur à 132 km/h), à 100 km/h de moyenne
  • 6,5 l/100 km consommé en moyenne
  • 249 km effectués à la seule force de l’électrique et 4,2 kWh/100 km de moyenne

Le tout dans le confort de premier ordre d’une Classe E très prévenante avec ses passagers, quand elle est équipée de la suspension pneumatique optionnelle (1 800 €). Un peu moins dynamique à mener qu’une BMW Série 5, qui plus est ici en PHEV à cause du poids élevé, elle fait du voyage une réelle partie de plaisir grâce à une insonorisation poussée, une filtration des aspérités d’un excellent niveau (il y a tout de même quelques trépidations avec les grandes jantes) et une douceur globale appréciable grâce à la transparence de son système hybride.

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Et pour ceux qui n’ont rien contre le diesel, sachez que la marque à l’étoile propose également la même hybridation ! De quoi faire baisser encore plus les consommations, tout en ayant le bénéfice d’avoir une voiture affublée d’une vignette Crit’Air 1, puisque hybride rechargeable et dotée d’une grande autonomie électrique. Tant que l’électrique n’aura pas pris le dessus, les hybrides rechargeables à grande batterie et avec une charge rapide semblent donc une solution alléchante pour contenter tout le monde. Enfin en théorie car à 75 500 € minimum, la E 300 e break, aussi convaincante soit-elle, n’a vraiment rien de la voiture du peuple !