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Après la joie, la gueule de bois des voitures électriques ?


La demande de véhicules électriques aux États-Unis ralentit. Est-ce simplement un orage passager ou une tendance générale ? Après avoir séduit les premiers adoptants, la prochaine étape pour les véhicules électriques est de conquérir les foyers moins fortunés. Cependant, nous n’en sommes pas encore là.

La stratégie de l’Etat français pour soutenir la filière automobile

La Journée de la filière auto organisée hier à Paris a permis au ministre de l’Economie de marteler à la fin de son discours que l’Etat français ne lâchera pas le secteur automobile. Il est là, à son chevet en cas de difficulté, et à ses côtés pour lui filer un petit coup de main histoire d’accélérer le mouvement lorsque cela est nécessaire. Et cela fonctionne, puisque les nombreuses niches fiscales du véhicule électrique en France et en Europe lui ont permis d’atteindre les 20 % de parts de marché sur les véhicules neufs en septembre.

Une stratégie soutenue par des aides et des mesures incitatives

Mais ceci au prix d’une somme d’aides impressionnante des pouvoirs publics et de certaines entreprises privées : bonus à l’achat, prime à la conversion, aides régionales, réduction des tarifs aux péages, stationnements gratuits ou à prix réduit… la liste est longue. Ajoutez à cela un bouclier tarifaire sur les tarifs règlementés de l’électricité chez les particuliers qui a bien joué son rôle, pendant que la fiscalité sur les carburants n’a pas bougé et reste très élevée. Malus au CO2 et au poids, carburant lourdement taxé, l’Etat oriente donc lui-même le marché vers l’électrique et fait presque preuve d’interventionnisme dans le secteur privé. Un peu comme à l’époque où le gazole était largement moins taxé que l’essence pour favoriser les ventes de véhicules diesel, véritable filière française.

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Des doutes aux Etats-Unis quant à l’avenir de l’électrique

Mais si cette stratégie semble pour l’heure porter ses fruits en France, ce n’est pas le cas de l’autre côté de l’Atlantique où les ventes progressent toujours, mais à un rythme nettement plus faible qu’en 2021 et 2022. Logique, direz-vous, puisque les électriques partaient de zéro. Mais l’augmentation des stocks de véhicules électriques commencent à inquiéter.

Un décalage entre les professionnels et le grand public

Une étude de Cox Automotive a révélé une donnée assez frappante : si 53 % des automobilistes américains sont persuadés que l’électrique remplacera les moteurs à combustion, seulement 31 % des concessionnaires et revendeurs pensent la même chose ! Il y a donc un décalage entre les professionnels (certains professionnels) et le grand public.

La difficulté de toucher un large public avec des prix élevés

Le marché des électriques se concentre ainsi aujourd’hui sur la fourchette de prix entre 40 000 et 60 000 €, qui ne dispose pas d’un public très large. Et les acheteurs ayant ce budget là optent très souvent pour Tesla, ce qui laisse peu de place à la concurrence. Il faudra une alors vraie rupture pour passer un cap et toucher un plus large public qui attend un VE au prix où il achetait avant son véhicule thermique neuf en France, c’est à dire 25 000 € environ.